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J’ai été diagnostiqué d’une hernie de l’aine d’un côté… quel est le risque d’en faire une de l’autre côté ? Dois-je demander au chirurgien d’opérer les deux côtés en même temps ?


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Il n’est pas rare que des patients opérés d’une hernie de l’aine d’un côté se demandent s’ils risquent d’en développer une de l’autre côté. La question est légitime car les hernies sont fréquentes, près d’un homme sur trois sera opéré au cours de sa vie, et il n’est pas rare que des personnes de l’entourage aient déjà été opérées simultanément des deux côtés ou successivement. Comme la hernie peut être source de douleur ou de gêne dans la vie quotidienne, l’idée de revivre cette situation à l’autre côté suscite naturellement de l’inquiétude.

Une grande étude menée à Taïwan a suivi 170 492 hommes opérés d’une hernie inguinale unilatérale entre 1998 et 2010, avec un recul médian de plus de sept ans. Elle a montré qu’environ 10,5 % d’entre eux ont dû être réopérés pour une hernie du côté opposé, avec un délai moyen de quatre ans. Le risque est relativement faible mais réel, et il augmente progressivement avec le temps, atteignant environ 7 % à cinq ans. Il faut également souligner que parmi les patients réopérés, près de 4 % l’ont été en urgence à cause d’une hernie compliquée, incarcérée ou étranglée.

Les facteurs qui augmentent ce risque sont l’âge, en particulier après 45 ans avec un maximum observé entre 65 et 80 ans, et le type de hernie initiale puisque les hernies directes, qui traduisent une faiblesse plus diffuse de la paroi, exposent davantage à une atteinte controlatérale. Certaines maladies jouent également un rôle, comme la cirrhose ou d’autres atteintes hépatiques sévères, les maladies de la prostate, l’insuffisance cardiaque ou encore un antécédent de cancer.

Faut-il pour autant opérer les deux côtés dès la première intervention ? La réponse est non, pas de manière systématique, car le risque reste limité. En revanche, il est possible d’envisager une réparation bilatérale si le chirurgien constate déjà une faiblesse du côté opposé ou si le patient présente des symptômes évocateurs, même sans boule visible. Il est alors essentiel d’avoir exclu d’autres causes de douleur de l’aine, car ce symptôme peut être lié à des origines très diverses, neurologiques, rachidiennes, musculaires, articulaires ou tendineuses, et ne justifie pas une intervention sur la paroi abdominale. Dans des situations bien particulières, une réparation simultanée peut ainsi éviter une seconde hospitalisation.

L’essentiel est d’en discuter avec un chirurgien qui a une expérience particulière de la chirurgie pariétale afin de garantir la fiabilité du diagnostic et la pertinence de l’indication opératoire. Le diagnostic repose avant tout sur l’examen clinique, réalisé en position debout et parfois allongée. L’échographie n’est habituellement pas utile et peut même induire en erreur en donnant de faux positifs. La décision de traiter un ou deux côtés doit être prise de façon concertée entre le chirurgien et le patient, après une information claire et complète.


References

Lee CH, Chiu YT, Cheng CF, Wu JC, Yin WY, Chen JH. Risk factors for contralateral inguinal hernia repair after unilateral inguinal hernia repair in male adult patients: analysis from a nationwide population-based cohort study. BMC Surg. 2017;17:106. doi:10.1186/s12893-017-0302-2.


Stabilini C, Veenendaal N, Aasvang E, et al. Update of the international HerniaSurge guidelines for groin hernia management. BJS Open. 2023; zrad080. doi:10.1093/bjsopen/zrad080.

 
 
 

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